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14 avril 2007

« Gender Trouble » versus Hétérosexisme

L'identité sexuelle n'est intrinsèquement liée à aucune de ces dimensions et une dysphorie* du genre n'implique pas forcément un « trouble » de l'identité sexuelle.
Quant à la division binaire et la hiérarchie qu'elle suppose, il n'est plus à prouver qu'on la trouve autant dans le binôme homme / femme que dans le binôme hétéro / homo.
Comme l'explique Louis Georges Tin « l'hétérosexisme semble garantir à l'individu masculin qui y consent la maîtrise du monde social, à condition qu'il accepte de prouver dès son plus jeune age, et pendant toute sa vie, démonstration exigeante et épuisante, comme l'a bien montré Elisabeth Badinter, qu'il n'est ni un bébé, ni une fille, ni enfin un "pédé". »[1]

D'ailleurs, pour preuve de l'anormalité de tout ce qui n'est pas hétérosexualité, hétéronormalité et hétéronormativité, longtemps seuls ont été nommés sous diverses appellations les homosexuels en opposition aux « normaux » hétérosexuels qui n’avaient eux, pas besoin de désignation spéciale. Il en va de même de l'appellation transgenre, qui fut longtemps opposée à normal, jusqu'à ce que l'on crée la dénomination cisgenre*.
/.../
L'essentiel est en tout cas de comprendre que sexe, genre et orientation sexuelle ne sont pas forcément liés entre eux et peuvent fortement diverger mais forment néanmoins tous ensemble l’identité sexuelle.
En effet, l’identité sexuelle est la somme de toutes ces données, elle comprend sexe biologique, genre et orientation sexuelle. On peut être cisgenre et hétérosexuel/le, cisgenre et homosexuel/le, cisgenre et bisexuel/le, transgenre et hétérosexuel/le, transgenre et homosexuel/le, transgenre et bisexuel/le, et dans tous ces cas-là, le sens qu'on donne à ces termes dépend plus de la façon dont on se perçoit soi-même que de critères scientifiquement vérifiables.
Comment qualifier une personne transgenre de sexe mâle, de genre féminin, et sexuellement attirée par les femmes ? Son corps est mâle : est-elle donc un homme hétérosexuel ?
/.../
Rien n'étant défini en lien, l'identification d'un genre ne peut pas permettre de supposer l'identité sexuelle, pourtant, la caricature homosexuelle est complètement fondée dans ce moule, et longtemps les homosexuels n'ont été représentés que par la caricature, l'exacerbation du genre opposé au sexe.

La « Zaza Napoli » de Michel Serrault dans La Cage aux Folles [2] en est la démonstration la plus marquante, l'homosexuel est ici caricaturé par une personne de sexe biologique homme et de genre féminin.
Une catégorisation caricaturale dont on peut se demander si elle n’est pas surtout rassurante pour l’homme-blanc-straight*… On pourra s'interroger aussi sur la nécessité selon les époques et/ou le sexe de s'accrocher à cette dysphorie ou non du genre... La plupart des clichés sur l'homosexualité étant engendrée par cet amalgame et cette confusion faite entre les trois notions de sexe, genre et orientation sexuelle, il m’apparaissait important d’y consacrer une partie de ce mémoire. 


 

[1] TIN (LG), 2003, Hétérosexisme, dans L-G. Tin (dir.), Dictionnaire de l'homophobie, Paris, Presses Universitaires de France, 451 p. p.209 – 210

[2] La Cage Aux Folles, Pièce de théâtre : de Jean Poiret, 1973 au Théâtre du Palais-Royal; Film réalisé par Edouard Molinaro - avec Michel Serrault, Ugo Tognazzi, Michel Galabru, Claire Maurier France - Italie, 1978 - 103 mn

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