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14 avril 2007

« La lesbienne » fugace et floue au fond à gauche de l'écran

L'intrigue de toute fiction mettant en scène une lesbienne doit d’abord se concentrer sur la vedette hétérosexuelle et ensuite vient son interaction avec le personnage lesbien.

S’il faut attendre la fin du millénaire pour que des personnages récurrents de lesbiennes un peu moins sombres viennent nous visiter de manière plus fréquente, elles n’en restent pas moins des personnages de second-plan.

La série Urgences apparaît en figure de proue avec dans deux saisons différentes une interne, puis une chef de service, lesbiennes, dont on assistera aux déboires et démêlés sentimentaux au même titre qu'à ceux des autres protagonistes. Dans la première saison d’Urgences, Carter veut sortir avec le docteur Maggie Doyle qui lui confie rapidement et naturellement qu'elle est lesbienne et ainsi lui signifie lapidairement que son entreprise de séduction est vaine.

/…/

On les voit même fonder une famille avec la venue de leur enfant, conçu par Procréation Médicalement Assistée et porté par la compagne de Kerry Weaver. Mais pour rejoindre le coté obscur du destin lesbien, la jeune femme meurt en mission et Weaver se voit en outre confisquer l’enfant par sa belle-famille…

On en revient donc à l’attitude qui consiste à rassurer le grand public de doter la « pécheresse » d’un destin particulièrement cruel qui rejoint les morts foudroyantes des lesbiennes du cinéma d’Hollywood durant la chasse aux sorcières tribades de Hayes. On ne peut encore là que s’attendre au châtiment divin pour tous ces pêchés perpétrés par ces perverses.

De manière plus optimiste, observons le processus de normativisation* qui va faire faire un bond en avant aux « télé-lesbiennes »! Buffy contre les Vampires, Friends, Nip-Tuck[1], autres séries grand public (dont Buffy qui s'adresse plus particulièrement à un public ado) mettent en scène des lesbiennes qui certes sont toujours au second plan de l'histoire mais qui sont là à chaque épisode.

/…/

Même le commissariat de la série policière PJ[2] s'est doté d'une capitaine, lesbienne. Pour autant il ne faut pas s'attendre dans les séries françaises aux quelques effusions auxquelles Buffy nous a habitués. Pour ce qui est de PJ, la relation entre les deux collègues n'est « visible » que lors de deux épisodes. Visible est un bien grand mot car le seul baiser qu'elles échangent sous l'œil de la caméra n'est pas montré, on l'entend, juste.

Il serait injuste de classifier Friends parmi ces séries, sans y ajouter de commentaires. Il faut dire que malgré le fait qu'aucun de ses personnages principaux ne soit lesbienne, la série aborde tout de même et de manière récurrente le sujet par l'entremise de Carol, l'ex-femme de Ross.

/…/

Après d'infructueuses tentatives de lui faire préférer un G.I. Joe (« le jouet qui protège les intérêts pétroliers américains partout dans le monde » - sic), Monica, sa sœur lui rappelle que, petit, Ross aimait porter les vêtements et bijoux de sa mère et jouer à la dînette, ce qui ne l'a pas empêché de devenir un garçon viril et straight, adressant là un message de refus de vision normative de l’identité sexuelle.

 


 

[1] Nip-Tuck, E-U, 2003 - …

[2] PJ, France, 1997 - …

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